L’arrivée de l’été coïncide avec la période des déclarations fiscales, à l’impôt des personnes physiques (IPP) et à l’impôt des sociétés (ISOC). Que pouvez-vous encore faire pour abaisser la facture ? Et comment préparer sa déclaration d’impôts 2022 ?
Que faire cette année ?
1. Pensez aux tantièmes
Si vous travaillez en société et que celle-ci a clôturé l’exercice 2020 sur un bénéfice, vous pouvez encore réduire ce bénéfice — et donc l’impôt des sociétés — en vous octroyant des “tantièmes”. L’intérêt des tantièmes réside dans le fait qu’ils sont imputés sur l’exercice 2020 de votre société, mais qu’ils sont par contre imposés dans votre chef pour l’exercice 2021. Ce traitement a deux conséquences intéressantes :
- Pour vous en tant que personne physique : même si vous devrez régler le précompte professionnel et vos cotisations sociales au moment de leur attribution, les tantièmes ne figureront sur votre déclaration IPP (impôt des personnes physiques) qu’en 2022. Vous reportez ainsi une partie de vos impôts.
- Pour votre société : comme les tantièmes sont pris en charge au cours de l’exercice 2020, ils entrent en compte pour le calcul de la rémunération totale que vous verse la société, et peuvent vous permettre d’atteindre les 45.000 euros bruts nécessaires pour bénéficier en 2020 de l’application des taux réduits à l’ISOC (impôt des sociétés).
Vous faites donc d’une pierre deux coups. Votre comptable vous aidera à évaluer si cette mesure est intéressante pour vous.
2. Récupérez votre précompte mobilier sur les dividendes français
Vous avez placé de l’argent dans des actions de sociétés françaises ? Vos dividendes sont actuellement victimes d’une double imposition : un précompte mobilier de 15 % retenu à la source en France, et ensuite le précompte mobilier belge de 30 % appliqué au solde. Cela représente une pression fiscale totale de 40,5 % de vos dividendes.
Grâce à un récent arrêt de la Cour de cassation, le fisc belge est désormais enfin obligé de soumettre ces dividendes au système de la QFIE (quotité forfaitaire d’impôt étranger). Grâce à ce système, vos 30 % de précompte belge doivent être diminués des 15 % de précompte français déjà réglé. Autrement dit, votre pression fiscale totale sera désormais de 27,75 % au lieu des 40,5 % antérieurs. Mieux : vous pouvez aussi récupérer le trop payé antérieur, en introduisant une requête en dégrèvement d’office, qui vous permettra de récupérer le précompte payé en trop de 2017 à 2019.
3. Garde d’enfants et coronavirus
Les frais de garde d’enfants bénéficient pour 2020 d’un plus grand avantage fiscal : l’âge maximal pour la déduction a été remonté de 12 ans à 14 ans, et le montant journalier de 11,20 euros à 13 euros (monté à 13,70 euros pour les frais payés en 2021). Vous pourrez aussi déclarer les frais de garde à domicile pour les enfants malades. La réduction d’impôt sera de 5,85 euros maximum par jour de garde.
Vous avez prévu et payé des activités de garde d’enfants entre le 14 mars et le 31 décembre 2020, mais ils ont été annulés pour cause de coronavirus ? Si vous n’en avez pas demandé le remboursement, vous pourrez reprendre ces jours payés dans votre déclaration fiscale.
4. Récupérez une partie de votre investissement grâce au tax shelter
Votre PME a perdu au moins 30 % de son chiffre d’affaires entre le 14 mars et le 30 avril 2020 ou entre le 2 novembre et le 31 décembre 2020 et vous l’avez renflouée par une augmentation de capital de maximum 250 000 euros ? Sous certaines conditions, vous pouvez bénéficier pour votre déclaration IPP d’un avantage fiscal de 20 % sur les premiers 100 000 euros, soit 20 000 euros maximum de réduction d’impôts. Vous ne paierez pas assez d’impôts pour imputer cet avantage ? Vous pourrez le reporter sur une des trois périodes imposables suivantes.
Besoin d’aide pour estimer les économies possibles sur votre déclaration 2022 ?
Discutons-en !Et pour la déclaration d’impôts 2022 ?
Il est évidemment trop tard pour encore effectuer des dépenses imputables sur votre déclaration IPP de 2020. Mais vous pouvez déjà vous montrer prévoyant pour 2022 en considérant les dépenses suivantes cette année :
5. Faites une donation
Votre fibre caritative vous titille ? Sachez que les dons d’au moins 40 euros effectués en 2020 ou en 2021 à un organisme agréé bénéficient d’une réduction d’impôt plus élevée : 60 % au lieu de 45 % auparavant. La part de vos revenus que vous pouvez consacrer à ces dons passe de 10 à 20 % de vos revenus nets, avec un maximum de 392 200 euros. Si c’est votre entreprise qui fait le don, ces plafonds sont respectivement de 5 % et 500 000 euros.
Nouveauté cette année: certains dons en nature faits dans le cadre de la pandémie sont également déductibles. Même chose pour les dons d’ordinateurs aux écoles effectués entre le 1er mars et le 31 décembre 2020.
6. Maximisez votre épargne-pension
Si vous n’avez pas encore pris vos dispositions, rappelez-vous qu’il est possible de verser jusqu’à 990 euros, avec un avantage fiscal de 30 % du montant versé, soit 297 euros maximum. Vous pouvez aussi dépasser ce montant et bénéficier d’un avantage fiscal de 25 % sur la somme versée, qui sera de maximum 1 270 euros. Attention, ces 25 % s’appliquent à l’ensemble de la somme, vous récupérez donc au maximum 317,50 euros. Corollaire : vous devez verser plus de 1 188 euros pour que l’avantage fiscal soit plus intéressant pour vous que de vous contenter de 990 euros.
7. Pensez aux droits d’auteur
Enfin, si vous ne l’avez pas encore fait, n’oubliez pas que vous pouvez, dans certains cas, bénéficier d’un avantage fiscal particulièrement intéressant grâce au régime des droits d’auteur.
Vous avez une question sur une de ces pistes de déduction ou vous souhaitez de l’aide pour votre déclaration d’impôts ? N’hésitez pas à en parler à votre expert-comptable Amarris.