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Comment financer l’acquisition d’un nouveau  véhicule ?

TVA et impôts

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Comment financer l’acquisition d’un nouveau  véhicule ?

Jordan Vandamme Publié le 2 avril 2023
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Un projet enthousiasmant dans la vie d’un dirigeant d’entreprises ou d’indépendant est souvent celui d’acquérir une nouvelle voiture professionnelle ? Il faudra évidemment songer à la marque, au look mais aussi aux équipements, parfois pléthoriques suivant le constructeur, mais aussi à la manière dont vous allez la financer. Achat sur fonds propres, via un crédit classique, un leasing ou renting, beaucoup s’y perdent dans ces formules et ce vocable confus. Faisons le point !

Crédit et fonds propres

Parmi les formes de financement les plus communes, l’ont pensera sans doute à l’achat sur fonds propres et au crédit traditionnel, très encrés dans les mœurs du particulier. Mais en matière de business, il n’est pas toujours sein d’employer sa trésorerie disponible afin de réaliser un investissement aussi coûteux sur ses propres deniers et ce, d’autant, que la voiture est destinée à un usage à long terme. Cette trésorerie, votre entreprise en aura besoin pour payer ses fournisseurs, sa TVA, son stock,… Vous l’aurez compris, sauf à connaître un important excès de liquidités, nous ne préconisons pas cette approche.

L’achat sur fonds propres ou via un crédit ordinaire ne se conçoit que pour les indépendants qui veulent être propriétaire de leur véhicule. Via une société, cette notion n’a aucun sens puisque le dirigeant d’entreprises ne sera jamais personnellement propriétaire du véhicule de sa société, ni dans le cas d’un crédit, ni en ayant recours à un leasing ou un renting. Dans ces dernières formules, c’est bien la société de leasing qui est le propriétaire légal.

L’un des avantages du recours au crédit ordinaire est sa rapidité de mise en oeuvre puisque la décision interviendra d’une manière quasiment instantanée et sa flexibilité (remboursement anticipé,…) mais, par opposition aux approches “lease”, il vous incombera de vous charger de l’ensemble des formalités liées au véhicule comme souscrire un contrat d’assurance dans les meilleures conditions, payer la taxe de mise en circulation, les pneus, les entretiens,… Que de pertes de temps pour un entrepreneur déjà fort occupé !

Un autre bémol du recours au crédit (mais aussi au leasing) est, qu’en conséquence, le véhicule constituera un investissement pour l’entreprise, sujet à un suivi assidu de la part l’Administration et notamment en termes de révision de la TVA déduite en amont. Etant donné l’instabilité palpable en matière de législation relative aux voitures, il est très aventureux de pronostiquer un maintien des dispositions actuelles. Si l’Etat devait dans le futur, par exemple, décider de rendre la TVA non récupérable sur ce type d’opérations, vous pourriez être tenu à reverser une part de la TVA déduite à l’origine.

Leasing et renting

Il existe pas mal de confusion entre ces deux terminologies relatives, in fine, à un même produit de financement à un détail près, mais qui a toute son importance : La hauteur de l’option d’achat. Dans les deux cas,  on paie un loyer à la société de leasing pendant une certaine période (4 ou 5 ans habituellement) et durant toute la durée de la “location”, l’entreprise n’est donc pas propriétaire du véhicule, elle n’en est que l’usager.

Nous avons d’ailleurs un article dédié à ces possibilités juste ici.

Pour certains, cette nuance est en soit un frein mais dites-vous bien qu’en ayant recours au financement ordinaire, même si votre nom figure sur les documents officiels, la banque n’en est pas moins la propriétaire financière de votre achat jusqu’au paiement intégral de votre dette puisqu’elle se sera bien empressée de prendre des garanties suffisantes. Le débat n’est donc finalement que psychologique, presque conceptuel !

Et ce d’autant que tant le leasing (aussi appelé leasing financier) que le renting (aussi appelé leasing opérationnel) proposent une option d’achat au terme du contrat. Il vous est donc possible d’acheter le véhicule définitivement à l’issue de la période dite de “location” et c’est justement le montant de cette option qui déterminera la qualité du contrat lease. Si l’option d’achat est supérieure à 15% du montant du véhicule, il s’agira d’un renting. A l’inverse, nous parlerons d’un leasing.

Cette petite nuance a toutefois de grandes conséquences, c’est l’effet papillon, notamment en termes d’expression comptable et fiscale. Un peu comme pour un crédit ordinaire, dans le cadre d’un leasing, le bien constituera un investissement mais aussi une dette exprimée au bilan. Je renvoi supra au titre du bémol sur l’aspect suivi opéré par le fisc sur les investissements mais, en sus, à l’égard des tiers prêteurs, cela réduira la capacité de l’entreprise à pouvoir recourir au crédit bancaire pour l’acquisition d’autres biens, dont l’usage est peut-être davantage nécessaire à l’activité professionnelle.

En revanche, s’il s’agit d’un renting, le loyer payé est une simple charge courante et vous pouvez choisir d’y inclure l’ensemble des autres dépenses récurrentes ou périodiques liées au véhicule que sont notamment, les taxes annuelles, l’assurance, les entretiens,… Provoquant ainsi un morcellement annuel et moins d’aléatoire à l’égard de vos prévisions de trésorerie. La gestion en est simplifiée, c’est la formule all-in, vous vous limitez à payer une même somme tous les mois et vous ne vous préoccupez plus de rien !

Sous l’angle de la TVA, le crédit provoque un préfinancement du montant de la TVA à payer sur la facture d’achat alors qu’elle ne sera que partiellement récupérable, ce qui peut être pénalisant. Par opposition, via le leasing et le renting, le paiement de la TVA est étalé sur la durée du contrat.

Enfin, si ce qui précède n’avait pas fini de vous convaincre du bien fondé de la formule de renting, celui-ci peu aussi s’avérer un atout d’optimisation tonitruant si vous prévoyez un bénéfice important pour l’exercice en cours et que vos liquidités le permettent. En effet, il est alors possible de payer une première mensualité majorée déductible immédiatement, en totalité, de votre base imposable, ce qui ne manquera pas de lui porter l’estocade.

Conclusion

Le choix de la méthode de financement dépend de votre situation et de vos accointances personnelles en la matière. N’hésitez pas à prendre conseil auprès de nos experts afin de vous éclairer dans le choix de la formule la mieux adaptée à votre situation.

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