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Solopreneur : tout ce qu’il faut savoir pour se lancer seul… mais bien entouré

Céline Parisse Publié le 16 juillet 2025 Modifié le 28 juillet 2025
devenir solopreneure

Qu’est-ce qu’un solopreneur ?

Un solopreneur en Belgique est un entrepreneur qui crée et gère seule son entreprise, sans associé ni salarié. Contrairement à un freelance traditionnel, le solopreneur développe une véritable stratégie d’entreprise et assume l’ensemble des responsabilités : gestion, marketing, production, service client, comptabilité et développement commercial.

Ce modèle séduit particulièrement les professionnels qui souhaitent valoriser leur expertise tout en gardant une totale autonomie sur leur organisation et leurs méthodes de travail.

Profils types : à qui s’adresse ce mode de travail ?

Le solopreneuriat attire principalement les consultants IT et experts techniques comme les développeurs, architectes systèmes ou spécialistes cybersécurité. Les professionnels du conseil trouvent également leur compte dans ce modèle, qu’ils soient coachs, formateurs ou consultants en management. Les créateurs de contenu représentent un autre segment important, incluant rédacteurs, graphistes, photographes et community managers. Enfin, de nombreux prestataires de services spécialisés choisissent cette voie, notamment les traducteurs, comptables, avocats et architectes.

Comment devenir solopreneur en Belgique : démarches obligatoires

Les conditions préalables

Pour devenir solopreneur en Belgique, vous devez remplir plusieurs conditions essentielles. Vous devez être majeur, soit avoir 18 ans révolus, et prouver vos connaissances en gestion de base via un diplôme ou un certificat reconnu. Il faut également ne pas être frappé d’interdiction commerciale et respecter les réglementations sectorielles spécifiques à votre activité.

Les étapes administratives incontournables

1. L’inscription au guichet d’entreprises agréé constitue votre première démarche officielle. Cette inscription coûte une centaine d’euros et prend généralement 2 à 5 jours ouvrables. Vous devrez présenter votre carte d’identité. Selon la nature de la profession, la présentation d’un diplôme et/ou d’un extrait de casier judiciaire peut être demandée. Cependant, pour la plupart des activités non réglementées, ces documents ne sont pas requis.

2. Bien qu’elle ne soit pas légalement obligatoire pour les indépendants en personne physique, l’ouverture d’un compte bancaire distinct dédié à votre activité professionnelle est fortement recommandée. Ce compte séparé facilite la gestion comptable, permet de distinguer clairement vos flux financiers personnels et professionnels et répond aux exigences fiscales et administratives en vigueur.

3. L’affiliation à une caisse d’assurances sociales doit se faire dans les 90 jours suivant le début d’activité. Les cotisations provisoires s’élèvent à environ 770€ par trimestre la première année, avec une régularisation basée sur vos revenus réels. Par ailleurs, l’affiliation à une mutuelle n’est pas juridiquement obligatoire, mais elle est fortement recommandée. Sans elle, vous ne pourrez pas bénéficier des remboursements de soins de santé.

Choisir son statut juridique : indépendant ou société ?

Le choix du statut est crucial car il impactera votre fiscalité, votre responsabilité et la gestion administrative.

Contactez-nous pour choisir le statut qui vous correspond.

Indépendant à titre principal

Ce statut offre une simplicité administrative maximale et permet un démarrage rapide avec des coûts réduits. Sur le plan fiscal, vos bénéfices sont imposés via l’impôt des personnes physiques (IPP) et sont intégrés à votre déclaration annuelle, aux côtés de vos éventuels autres revenus, comme des loyers ou un salaire perçu dans le cadre d’un emploi salarié.

Cependant, vous assumez une responsabilité illimitée sur vos biens personnels, ce qui peut représenter un risque important. Les cotisations sociales s’appliquent sur l’ensemble de vos revenus professionnels d’indépendant et les possibilités d’optimisation fiscale restent limitées.

Pour 2024, les cotisations sociales varient entre 3.080€ et 5.913€ par an, selon un taux de 20,50% sur vos revenus nets. Cette charge représente souvent la surprise la plus importante pour les nouveaux solopreneurs.

Indépendant à titre complémentaire

Cette option s’avère idéale pour tester son activité sans prendre de risques financiers majeurs.

Vous conservez votre emploi salarié (ou toute autre activité principale), à condition qu’il couvre au minimum l’équivalent d’un mi-temps. Ce critère est indispensable pour bénéficier du statut d’indépendant à titre complémentaire.

Dans ce cas de figure, vos revenus indépendants peuvent rester limités à 13.993 € par an en 2024, avec des cotisations sociales réduites d’environ 82 € par trimestre. Si ce seuil est dépassé, les cotisations sont recalculées sur base réelle.

La SRL

La SRL (société à responsabilité limitée) est une forme juridique particulièrement adaptée aux solopreneurs qui souhaitent structurer leur activité à moyen ou long terme. Elle offre un cadre protecteur, puisque la responsabilité du dirigeant est limitée aux apports investis dans la société. En cas de difficulté, votre patrimoine personnel est ainsi juridiquement séparé de celui de votre entreprise.

Au-delà de la protection qu’elle offre, la SRL permet de mieux organiser et répartir les revenus du dirigeant, ce qui peut conduire à une fiscalité plus avantageuse que celle d’un indépendant en personne physique.

En effet, lorsque vous êtes indépendant à titre principal, l’ensemble de vos bénéfices professionnels est directement imposé via l’impôt des personnes physiques (IPP), avec un taux progressif pouvant atteindre 50 %.

Dans une SRL, vous pouvez choisir comment vous rémunérer, en combinant différentes sources de revenus, chacune avec son propre traitement fiscal :

  • Un salaire mensuel, soumis aux cotisations sociales classiques ;
  • Des dividendes, versés à la fin de l’exercice, qui sont taxés séparément (souvent à un taux plus bas que le revenu professionnel) ;
  • Des loyers, si vous mettez un local ou du matériel personnel à disposition de votre société ;
  • Des avantages en nature, comme une voiture de société ou un ordinateur, pris en charge par l’entreprise et valorisés fiscalement ;
  • Une pension complémentaire, que la société peut constituer à votre nom via un EIP ou une PCLI, avec des déductions fiscales intéressantes pour la société.

Cette flexibilité permet de mieux contrôler votre charge fiscale, d’épargner pour la retraite et de profiter de certains avantages tout en allégeant les impôts à payer à titre personnel.

Autre avantage : la SRL renforce votre crédibilité commerciale. Elle véhicule une image plus professionnelle et peut rassurer des clients, partenaires ou investisseurs, en particulier dans les secteurs B2B.

Bien entendu, cette structure implique aussi des contraintes :

  • Des coûts de création plus élevés (acte notarié, apport financier, frais d’enregistrement),
  • Une comptabilité rigoureuse,
  • Des obligations légales à respecter (AG, dépôt des comptes, statut du gérant, etc.).

La gestion d’une SRL nécessite généralement l’appui d’un expert-comptable, ce qui représente un coût, mais aussi un gage de conformité et de sérénité.

Bon à savoir

  • Depuis janvier 2024, il n’est plus nécessaire de prouver des connaissances de base en gestion pour se lancer comme indépendant ou en société à Bruxelles, mais certaines professions restent réglementées.
  • Les démarches administratives de base (inscription à la BCE, affiliation à une caisse d’assurances sociales, etc.) sont obligatoires pour tous les statuts.
  • Le passage du statut d’indépendant à celui de société ne dépend pas d’un seuil fixe de chiffre d’affaires, mais plutôt de votre bénéfice net et de votre situation personnelle. Créer une société devient généralement intéressant lorsque vous ne consommez pas l’entièreté de vos bénéfices à titre privé. Cela permet de laisser une partie des revenus dans la société, où ils seront taxés à un taux réduit, et d’activer différents leviers d’optimisation (dividendes, EIP, avantages en nature…). Un accompagnement comptable est indispensable pour évaluer ce choix au cas par cas.
  • Gestion comptable et fiscale : les bonnes pratiques

    Obligations comptables selon votre statut

    Les indépendants en personne physique peuvent tenir une comptabilité de base, suffisante pour répondre à leurs obligations légales. Toutefois, si leur chiffre d’affaires dépasse 25.000 €, ils doivent s’identifier à la TVA et introduire des déclarations périodiques, généralement trimestrielles, selon les règles fixées par l’administration. Ils complètent également leur déclaration annuelle d’impôt des personnes physiques.

    Les sociétés doivent notamment tenir une comptabilité complète, déposer leurs comptes annuels à la Banque Nationale et effectuer une déclaration d’impôt des sociétés séparée. Cette complexité administrative justifie souvent l’accompagnement par un professionnel.

    Optimisation de la trésorerie

    La gestion de trésorerie représente un défi majeur pour tout solopreneur. Provisionnez systématiquement 25% de vos revenus nets pour les cotisations sociales et 30% supplémentaires pour l’impôt sur le revenu (à noter, ce taux varie selon la tranche d’imposition).

    L’utilisation d’un compte séparé pour ces provisions évite les mauvaises surprises.

    Prenons un exemple concret : pour un chiffre d’affaires de 60.000€ avec 15.000€ de frais professionnels, vos revenus nets atteignent 45.000€. Après déduction des cotisations sociales (environ 9.225€) et de l’impôt estimé (environ 7.500€), vos revenus nets réels s’élèvent à 28.275€. Cette simulation illustre l’importance de bien anticiper ces charges.

    Gestion de la TVA

    Lorsque vous exercez une activité indépendante, vous êtes en principe assujetti à la TVA. Cela implique de :

    • facturer la TVA à vos clients selon le taux applicable à votre activité (21 % dans la majorité des cas, mais certains services bénéficient d’un taux réduit de 6 % ou 12 %) ;
    • récupérer la TVA que vous payez sur vos achats professionnels (appelée TVA déductible) ;
    • reverser à l’administration la différence entre la TVA facturée et la TVA récupérée.

    Le rythme des déclarations TVA (mensuel ou trimestriel) dépend de votre chiffre d’affaires et d’autres critères déterminés par l’administration fiscale.

    Zoom sur la franchise TVA

    Si votre chiffre d’affaires annuel est inférieur à 25.000 €, vous pouvez, sous certaines conditions, bénéficier du régime de franchise de TVA. Dans ce cas, vous ne facturez pas de TVA à vos clients et vous ne devez pas déposer de déclaration périodique. En contrepartie, vous ne pouvez pas récupérer la TVA sur vos achats professionnels.

    Attention toutefois : ce régime n’est pas accessible à toutes les professions. Certaines activités, comme les métiers du secteur de la construction, en sont exclues et doivent s’assujettir à la TVA dès le début de l’activité.

    D’un point de vue stratégique, la franchise TVA est rarement avantageuse si vous facturez essentiellement à d’autres assujettis, car vous perdez le droit à déduction. En revanche, elle peut être pertinente si vous travaillez principalement avec des particuliers, notamment dans les secteurs comme la beauté, le bien-être ou les services à la personne.

    Attention, la facturation électronique devient obligatoire à partir de 2026 : préparez-vous y dès maintenant !

    Développer son activité de solopreneur : conseils pratiques

    Définir son positionnement et ses tarifs

    Avant de vous lancer, clarifiez votre offre de services et identifiez précisément votre marché cible. Un positionnement flou conduit invariablement à une communication inefficace et des tarifs incohérents. Étudiez vos concurrents pour comprendre les prix pratiqués, mais ne vous alignez pas systématiquement sur les tarifs les plus bas.

    Calculez vos coûts de revient en intégrant tous vos frais : cotisations sociales, impôts, frais professionnels, congés non payés et temps non facturables. Cette analyse vous permettra de fixer des tarifs viables et rentables.

    Organiser son temps et ses priorités

    La gestion du temps constitue l’un des défis majeurs du solopreneur. Vous devez équilibrer le temps consacré à la production, au développement commercial, à l’administration et à la formation continue. Établissez un planning hebdomadaire fixe en réservant des créneaux dédiés à chaque activité.

    Concentrez-vous sur les tâches à forte valeur ajoutée et envisagez la délégation pour les activités chronophages comme la comptabilité ou la gestion administrative. Cette approche vous permettra de vous concentrer sur votre cœur de métier et le développement de votre clientèle.

    Gérer la relation client

    En tant que solopreneur, vous êtes en contact direct avec vos clients, ce qui représente un avantage considérable pour comprendre leurs besoins et adapter vos services. Développez des processus clairs pour la prospection, le suivi commercial et la gestion des projets.

    Mettez en place des outils simples, mais efficaces : un CRM pour suivre vos prospects, un système de facturation automatisé et des tableaux de bord pour monitorer votre activité. Ces investissements technologiques vous feront gagner un temps précieux.

    Anticiper les difficultés du solopreneuriat

    Isolement professionnel

    Travailler seul peut engendrer un sentiment d’isolement, particulièrement pour les personnes habituées au travail en équipe. Rejoignez des réseaux professionnels, des espaces de coworking ou des associations d’entrepreneurs pour maintenir un contact régulier avec d’autres professionnels.

    Gestion des périodes creuses

    Contrairement aux salariés, vos revenus peuvent varier considérablement d’un mois à l’autre. Constituez une réserve de trésorerie équivalente à 3 à 6 mois de charges pour faire face aux périodes moins fastes. Cette précaution vous permettra de traverser les creux d’activité sans stress financier.

    Équilibre vie professionnelle-vie personnelle

    L’autonomie du solopreneur peut rapidement devenir un piège si vous ne fixez pas de limites claires. Définissez des horaires de travail précis et respectez-les. Aménagez si possible un espace de travail dédié pour séparer physiquement votre activité professionnelle de votre vie personnelle.

    Réussir son parcours de solopreneur : prévoyance et accompagnement

    Devenir solopreneur en Belgique représente une aventure entrepreneuriale accessible, mais qui nécessite une préparation rigoureuse et un accompagnement adapté. La liberté et l’autonomie qu’offre ce statut s’accompagnent de responsabilités importantes, notamment en matière de gestion comptable et fiscale.

    Pour maximiser vos chances de succès, entourez-vous de professionnels compétents qui vous permettront de vous concentrer sur votre cœur de métier. Un expert-comptable spécialisé dans l’accompagnement des solopreneurs peut vous faire économiser du temps et de l’argent tout en sécurisant votre conformité administrative.

    Prêt à franchir le pas ? Contactez-nous pour un diagnostic gratuit de votre projet. Ensemble, nous transformerons votre expertise en une activité rentable et pérenne.

    Envie de vous lancer en solopreneur ? On vous guide à chaque étape.

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