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Comment optimiser la sortie d’argent de son entreprise sans surcoût fiscal ?

Céline Parisse Publié le 8 septembre 2025
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Lorsqu’on crée sa société, une question revient très vite : comment profiter de l’argent de son entreprise sans tout perdre en impôts et cotisations sociales ? C’est une préoccupation légitime, surtout pour les jeunes entrepreneurs qui découvrent les différences entre « l’argent de la société » et « leur argent personnel ».

Plusieurs options existent pour sortir de l’argent de votre société de manière optimisée. Certaines sont bien connues, d’autres moins, mais chacune a ses avantages et ses limites.

Pourquoi la question de la sortie d’argent est cruciale pour les entrepreneurs ?

Parce que ce n’est pas votre argent tant qu’il reste dans la société. Même si l’entreprise encaisse beaucoup, vous ne pouvez pas l’utiliser librement pour vos dépenses personnelles. Et si vous vous servez mal, la note fiscale peut vite devenir salée.

Sortir de l’argent de son entreprise, ce n’est pas juste « se payer ». C’est un équilibre stratégique entre :

  • financer votre vie perso (logement, famille, loisirs),
  • assurer la santé financière de l’entreprise,
  • et limiter la perte due aux impôts et cotisations.

Un mauvais choix de rémunération peut coûter des milliers d’euros par an. À l’inverse, combiner intelligemment salaire, dividendes et frais professionnels peut permettre de garder plus d’argent dans votre poche tout en respectant les règles fiscales.

Voilà pourquoi la question est centrale : gérer efficacement la sortie d’argent de son entreprise est primordial à la fois pour votre confort de vie et pour la pérennité de votre société.

Les solutions classiques pour sortir de l’argent de sa société

Le salaire : la sécurité… mais les cotisations coûtent cher

C’est la méthode la plus simple et la plus connue : votre société vous verse un revenu, comme pour un employé.

  • Avantage : vous bénéficiez d’une vraie protection sociale (pension, soins de santé, chômage).
  • Inconvénient : les cotisations sociales et l’impôt des personnes physiques réduisent fortement le net que vous recevez.

Exemple : pour toucher 2.000 € nets, la société doit dépenser ± 4.000 € (salaire brut + cotisations sociales + impôt).

Bon à savoir : le salaire est souvent utile comme “socle de sécurité”, mais rarement la solution la plus optimisée seule.

Les dividendes : séduisants, mais fiscalisés à 30%

Les dividendes consistent à distribuer une partie du bénéfice net (une fois l’impôt des sociétés payé) de la société aux associés.

  • Avantage : fiscalité plus douce qu’un salaire (soumis au précompte mobilier de 30 % en Belgique).
  • Limites : vous ne pouvez distribuer que si la société fait du bénéfice et respecte les tests de solvabilité. De plus, contrairement au salaire, les dividendes ne vous ouvrent aucun droit social et ne sont pas déductibles de la base imposable de votre société.

Bon à savoir : les dividendes sont intéressants en complément d’un petit salaire, mais ne doivent pas être votre unique levier.

Les alternatives intelligentes pour sortir de l’argent sans alourdir la facture fiscale

Les avantages en nature et frais professionnels

Plutôt que de se payer pour ensuite régler certaines dépenses, la société peut prendre directement en charge des frais utiles à l’activité :

  • voiture de société,
  • abonnement internet ou GSM,
  • espace de coworking,
  • ordinateur portable, etc.

Exemple concret d’un abonnement internet coûtant 60 € par mois :

  • Si vous le payez via votre salaire, la société doit en réalité dépenser environ 120 € pour que vous ayez 60 € nets disponibles (une partie part en impôts et cotisations).
  • Si c’est la société qui règle directement la facture, le coût réel reste 60 € et la dépense est en plus déductible.

Le remboursement de frais réels

Vous avancez une dépense professionnelle à titre personnel ? La société peut vous la rembourser, sans fiscalité supplémentaire.

Exemples de dépenses pros : frais de déplacement client, repas avec un prospect, achat de petit matériel, etc.

Attention, que pour être remboursés, vos frais doivent être justifiés et directement liés à votre activité professionnelle. Conservez donc toujours vos factures et preuves de paiement : elles pourront vous être demandées en cas de contrôle.

Les pensions et assurances (épargne à long terme)

Sortir de l’argent de la société ne veut pas toujours dire le mettre tout de suite sur votre compte personnel. Vous pouvez aussi utiliser une partie des bénéfices pour préparer votre avenir.

Concrètement, votre société peut financer pour vous des produits d’épargne-pension :

  • PLCI (pension libre complémentaire pour indépendants) : vous versez des cotisations via votre société. Elles sont déductibles fiscalement, ce qui réduit vos impôts.
  • EIP (engagement individuel de pension) : c’est la société qui met de côté pour constituer un capital retraite en votre faveur.

L’intérêt ? Au lieu de sortir cet argent comme salaire ou dividendes (et payer directement impôts et cotisations), vous le placez dans une épargne à long terme. Résultat : vous payez moins d’impôts aujourd’hui et vous récupérez un capital plus tard, au moment de votre retraite.

Exemples pratiques pour comprendre

Cas 1 : salaire uniquement

Un dirigeant se verse un salaire de 3.000 € nets.
La société doit sortir ± 6.000 € au total.

Résultat : sécurité sociale assurée, mais forte charge pour l’entreprise.
Cas 2 : combinaison salaire modéré + dividendes + avantages en nature

Salaire : 1.500 € nets (la société doit sortir ± 3.000 € au total, donc 3000 € en moins que dans le cas n°1),
Dividendes : 1.000 € bruts (après le précompte mobilier de 30 %, le dirigeant reçoit réellement 700 € nets),

Avantages en nature : voiture de société + Internet.

Le dirigeant touche donc un revenu global d’environ 2.200 € nets + ses avantages en nature, mais la charge fiscale est mieux répartie qu’avec un salaire pur.

Les erreurs fréquentes qui coûtent cher… et comment les éviter

Certaines pratiques paraissent anodines, mais elles peuvent vite plomber vos finances si vous n’y prêtez pas attention. Voici les pièges les plus fréquents, et surtout, les solutions simples pour les éviter :

Tout prendre en salaire → vous payez énormément en cotisations et en impôts, et il vous reste bien moins que prévu.

Solution : combinez salaire + dividendes + frais, plutôt que de concentrer toute votre rémunération sur un seul levier.

Tout prendre en dividendes → la fiscalité semble plus douce, mais vous videz la trésorerie et fragilisez l’avenir de votre entreprise.

Solution : conservez une réserve dans la société pour investir et absorber les imprévus.

Oublier de passer ses frais professionnels (internet, voiture, téléphone, coworking…).

Solution : payez-les via la société : c’est une optimisation légale et immédiate.

Mélanger comptes pro et perso → payer vos vacances ou vos courses avec la carte de la société est risqué : en cas de contrôle, cela peut être requalifié et entraîner des sanctions fiscales.

Solution : séparez vos comptes et vos dépenses : c’est plus sûr et la gestion est bien plus simple.

Retirer de l’argent “au noir” → sur le moment, cela peut sembler pratique, mais le risque fiscal et légal est énorme (taxations, sanctions, voire poursuites).

Solution : privilégiez toujours les mécanismes légaux de rémunération, il en existe suffisamment pour optimiser sans danger.

Ne rien planifier → vous subissez l’impôt au lieu de le maîtriser.

Solution : planifiez vos sorties d’argent sur plusieurs années pour lisser la fiscalité et éviter les mauvaises surprises.

4 réflexes à adopter pour sortir de l’argent intelligemment de son entreprise

  1. Mixez les méthodes : salaire, dividendes, frais… l’équilibre paie toujours mieux que le “tout ou rien”.
  2. Anticipez vos sorties : planifiez sur plusieurs années pour éviter les mauvaises surprises fiscales.
  3. Investissez d’abord dans la société : équipe, matériel, formation… avant de vider la caisse.
  4. Entourez-vous d’un expert moderne : un comptable qui parle clair et connaît les astuces belges peut vous faire économiser des milliers d’euros.

Chez Amarris, on accompagne les indépendants et dirigeants d’entreprise pour trouver la combinaison la plus efficace. Pas de jargon inutile, pas de mauvaises surprises : juste des solutions concrètes pour que l’argent de votre société devienne aussi l’argent de votre vie perso.

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FAQ – Sortir de l’argent de sa société : ce qu’il faut savoir

Puis-je utiliser directement la carte bancaire de ma société pour payer mes dépenses personnelles ?

Non. L’argent de la société et votre argent perso doivent rester séparés. Si vous payez vos courses ou vos vacances avec la carte de la société, l’administration fiscale pourra requalifier ces montants en avantage en nature imposable… voire en abus de biens sociaux. La solution légale : vous verser un salaire, un dividende ou un remboursement de frais professionnels dûment justifiés.

Puis-je me faire un prêt à moi-même via ma société ?

C’est possible, mais fortement déconseillé. Un “compte courant d’associé débiteur” attire l’attention du fisc. L’administration peut imposer des intérêts fictifs, et si le montant est trop élevé, il pourrait être requalifié en rémunération imposable. Mieux vaut éviter et privilégier des solutions claires et reconnues : salaire, dividendes, avantages en nature.

Est-il obligatoire de se verser un salaire minimum en tant que dirigeant ?

Pas dans tous les cas, mais certaines règles fiscales imposent un revenu minimum pour profiter d’avantages (par exemple, certaines déductions fiscales nécessitent un salaire d’au moins 45.000 €/an). Même si ce n’est pas une obligation, se verser un salaire régulier reste recommandé pour sécuriser vos droits sociaux (pension, couverture maladie).

Que se passe-t-il si je prends trop d’argent par rapport aux moyens de la société ?

Vous mettez sa trésorerie en danger, ce qui peut bloquer le paiement de fournisseurs ou d’investissements. Pire : si vous retirez de l’argent de manière injustifiée, cela peut être considéré comme un abus et engendrer des sanctions fiscales. Moralité : assurez-vous toujours que votre société garde assez de fonds pour vivre.

Faut-il mieux se payer régulièrement (mensuellement) ou attendre la fin de l’année pour se verser quelque chose ?

Il est préférable de se verser un salaire régulier, même modeste, afin de sécuriser vos droits sociaux et d’avoir un revenu stable. Attendre uniquement les dividendes en fin d’année est risqué : rien ne garantit qu’il restera assez de bénéfices distribuables. La meilleure approche : un salaire récurrent + des dividendes ou autres avantages si la société s’y prête.

Faut-il absolument faire des bénéfices pour se verser un salaire ?

Non. Même en l’absence de bénéfice, un gérant peut percevoir une rémunération. La société enregistrera alors une perte comptable. Mais à long terme, il est évidemment plus sain de financer un salaire via les bénéfices.

Quelle est la différence entre se verser un salaire et toucher des dividendes ?

Le salaire est considéré comme une charge pour la société, tandis que les dividendes sont distribués uniquement si la société dégage un bénéfice distribuable après avoir payé ses propres impôts.

Peut-on sortir de l’argent si on est en SRL sans dividendes ?

Oui. Les dividendes ne sont pas la seule option : vous pouvez vous verser un salaire, même si la société n’a pas encore généré de bénéfice (tant qu’elle dispose de la trésorerie suffisante). Vous pouvez aussi récupérer certaines dépenses avancées à titre personnel via le remboursement de frais professionnels. Ces solutions permettent de disposer d’argent immédiatement, sans attendre la fin de l’exercice comptable.

Un indépendant en société peut-il se rembourser ses frais persos ?

Oui, à condition que ces frais soient directement liés à l’activité professionnelle et correctement justifiés (facture, ticket, note de frais). Exemple : un déplacement pour rencontrer un client, l’achat d’un logiciel, un repas d’affaires. Dans ce cas, la société vous rembourse et la dépense devient déductible fiscalement. Attention : les dépenses privées (vacances, courses, abonnements purement personnels) ne sont jamais acceptées et peuvent être requalifiées en avantage en nature imposable.

Quelles solutions pour préparer sa pension via la société ?

Votre société peut financer différents dispositifs pour construire votre retraite tout en réduisant la base imposable :

  • PLCI (pension libre complémentaire pour indépendants) : cotisations limitées mais fiscalement très intéressantes.
  • EIP (engagement individuel de pension) : plus flexible et plus généreux, il permet de constituer un capital pension important.

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