Comprendre et optimiser la fiscalité des dividendes en Belgique

La fiscalité belge des dividendes ressemble à un parcours d’obstacles : entre le précompte mobilier, l’impôt des sociétés et les réformes régulières, même les entrepreneurs expérimentés s’y perdent. Pourtant, cette complexité cache de vraies opportunités d’optimisation.

Qu’est-ce qu’un dividende ?

Un dividende représente une partie des bénéfices qu’une entreprise distribue à ses actionnaires. Simple en théorie, mais la fiscalité qui l’entoure est plus complexe et mérite qu’on s’y attarde.

Pourquoi est-ce important de comprendre et d’optimiser la taxation des dividendes ?

Chaque euro économisé sur vos dividendes renforce votre trésorerie. Selon votre stratégie (dividendes vs salaire, holding…), vous pouvez gagner plusieurs milliers d’euros par an.

Comparatif : dividende vs salaires

Le choix entre la distribution de dividendes et d’un salaire pour un dirigeant d’entreprise dépend de plusieurs facteurs.

Les dividendes échappent aux charges sociales mais subissent le précompte mobilier (généralement 30 %). Ils ne sont pas déductibles pour la société, contrairement aux rémunérations qui génèrent des charges sociales mais bénéficient de la déductibilité fiscale.

Voici les principaux éléments à prendre en compte :

Cette équation complexe nécessite une analyse au cas par cas pour déterminer la solution la plus avantageuse.

Optimiser ses dividendes : 4 leviers

L’exonération partielle du précompte mobilier

Chaque contribuable (personne physique) pourra récupérer le précompte mobilier payé sur une tranche de 859€ de dividendes d’actions par an (année de revenus 2025, pour 2024, il est de 833€), soit un avantage fiscal maximal de 257,70€ (avec un précompte de 30 %). Cette exonération s’applique uniquement aux dividendes d’actions (belges ou étrangères), et non aux dividendes de fonds, trackers ou obligations. Il est donc stratégique de prioriser ce type de distribution dans votre optimisation fiscale.

Le régime VVPR bis pour : un avantage pour les dividendes des PME

Le régime VVPR bis permet aux PME de bénéficier d’un taux réduit de précompte mobilier : 20% pour les dividendes distribués à partir du deuxième exercice suivant l’apport, puis 15% à partir du troisième exercice et des suivants.

Les conditions d’accès se sont durcies : la société doit être une PME, le capital doit être intégralement libéré, et les titres doivent avoir été émis à la suite d’un apport en numéraire. Ces exigences, bien que contraignantes, ouvrent la voie à une optimisation fiscale substantielle pour les entreprises qui s’y conforment.

L’utilisation stratégique d’une holding

La création d’une structure holding peut transformer radicalement votre optimisation fiscale. Les dividendes intersociétés bénéficient d’une exonération complète si les conditions de la directive mère-filiale sont respectées. Cette approche s’avère particulièrement intéressante pour regrouper les bénéfices de plusieurs activités et optimiser les investissements futurs.

La réserve de liquidation

Avec un taux global de 13,64% (cotisation anticipée de 10% à la constitution, puis précompte mobilier de 5% à la distribution après 5 ans), la réserve de liquidation représente l’un des mécanismes d’optimisation fiscale les plus puissants en Belgique.

À partir du 1er juillet 2025, le délai d’attente est réduit à 3 ans, mais le précompte mobilier à la distribution passe à 6,5%, ce qui porte le taux effectif global à environ 15%. Cette stratégie nécessite une planification pluriannuelle mais génère des économies importantes sur le long terme.que tout soit bien déclaré, et surtout que vous ne payiez que ce que vous devez, pas plus.

Exemple d’optimisation combinée

Reprenons l’exemple d’un dirigeant souhaitant distribuer 80.000€ de dividendes.

Si la distribution est effectuée sans optimisation, la charge fiscale cumulée (impôt des sociétés et précompte mobilier) peut représenter jusqu’à 39.000€ sur le bénéfice initial, selon la structure et la situation de la société.

En combinant intelligemment les différents régimes disponibles (VVPRbis, réserve de liquidation, etc.), cette charge fiscale peut être réduite à environ 15.000€. L’économie de 24.000€ ainsi réalisée illustre parfaitement l’impact d’une approche structurée.

Fiscalité internationale et pièges à éviter

Les dividendes étrangers introduisent une dimension supplémentaire de complexité.

La retenue à la source varie selon le pays d’origine, mais les conventions fiscales permettent souvent de limiter cette retenue et d’éviter la double imposition totale. Cette mécanique exige une connaissance approfondie des traités internationaux pour optimiser efficacement la fiscalité des dividendes étrangers.

Risques et erreurs courantes

Plusieurs écueils menacent l’entrepreneur non averti et peuvent générer des coûts fiscaux inutiles.

Parmi les plus courantes on retrouve :

• L’oubli de l’exonération de 859€ qui peut faire perdre un avantage fiscal pouvant atteindre 257,70 € par personne.(pour les revenus 2025)
• Ne pas enregistrer le procès-verbal d’assemblée : la documentation représente votre meilleure protection contre les requalifications fiscales. Chaque opération doit être tracée, justifiée, et archivée pour résister aux contrôles de l’administration fiscale.
• Confondre dividendes et rémunération : certains dirigeants ou actionnaires ne comparent pas systématiquement l’impact fiscal et social d’un salaire versus des dividendes. Le choix entre ces deux modes de rémunération doit être réfléchi : les dividendes offrent une fiscalité plus avantageuse (notamment grâce à l’exonération partielle et l’absence de charges sociales), mais ne procurent aucune protection sociale. Simuler les deux options permet d’optimiser la rémunération et d’éviter des choix sous-optimaux.
• Attendre la dernière minute pour planifier : l’optimisation fiscale ne se décide pas au moment de la distribution. Elle se prépare tout au long de l’année, à chaque décision comptable. Attendre la fin de l’exercice ou la date limite de la déclaration fiscale limite les possibilités d’optimisation et augmente le risque d’erreurs ou d’oublis (exonération, preuve des dividendes, etc.).

L’accompagnement Amarris : expertise et outils temps réel

Notre approche combine la puissance du digital avec l’expertise humaine personnalisée.

Grâce à nos simulations instantanées, vous visualisez le coût ou le gain fiscal de chaque décision et choisissez en toute transparence.

Cette transparence vous permet de choisir en toute connaissance de cause, en ayant une vision claire des options disponibles et de leurs conséquences fiscales.

Vous êtes aussi suivi par un expert fiscal dédié qui ne se contente pas d’appliquer les règles : grâce à une veille réglementaire constante, il anticipe les évolutions et adapte votre stratégie dès qu’une opportunité se présente. Fini les plans standard : vous bénéficiez d’un conseil taillé sur mesure, aligné à vos objectifs et à votre secteur d’activité.

C’est cette alliance entre puissance digital et accompagnement humain qui vous permet de valider vos choix en toute confiance, transformant la complexité fiscale en véritable levier de croissance

Transformez vos contraintes fiscales en opportunités

L’optimisation des dividendes n’est plus un luxe, c’est une nécessité dans l’environnement fiscal belge actuel. Avec les bons outils et un accompagnement stratégique, vous pouvez considérablement réduire votre imposition tout en sécurisant votre situation fiscale.

Cette transformation des contraintes en opportunités représente l’essence même de l’optimisation fiscale moderne : ne plus subir la complexité, mais en faire un levier de performance pour votre entreprise.

Sources :

• https://www.wikifin.be/fr/impots-emploi-et-revenus/declaration-dimpots/vos-investissements-avantages/recuperation-du
• https://fin.belgium.be/fr/particuliers/avantages-fiscaux/exoneration-dividendes